La Badia di Dulzago se trouve à sud-ouest du village, sur les restes des collines glaciales de la vallée de la rivière Terdoppio, en proximité de quelques résurgences, et vraisemblablement c’est grâce à ce détail morphologique qu’elle fut appelée «dulcis acquae» dans l’antiquité. L’ancien village de Dulzago qui se dresse à gauche de l’actuelle Badia fut évoquée déjà en 862 dans un papier qui reportait d’un échange de terrains entre l’évêque de Novare et un certain Curiberto de Dulzago: successivement d’autres papiers de 1013 et puis encore de 1132 qui confirment une possession de la part de l’évêque Litifredo. Aujourd’hui rien n’existe de l’ancien village de Dulzago. L’actuelle Badia fut bâtie au XIIe siècle et ne fut pas seulement un lieu strictement de culte religieux, mais aussi un important centre agricole puisque les moines et les fermiers qui habitaient le complexe bonifièrent dans un bref délai le territoire environnant en rendant les terrains agricoles tout autour très productifs. Sous le point de vue structurel la Badia était organisée comme un véritable complexe résidentiel avec l’église, l’habitation de l’abbaye, des chanoines, les maisons des fermiers et enfin le cimetière. L’église, contemporaine du nucleus abbatial, a trois nefs, dont celle centrale est couverte d’une voûte à croisillons côtelés, tandis que les deux latérales ont des voûtes en berceau et terminent avec trois absides semi-circulaires. Intéressants sont les fresques, situées sur la paroi ouest de la tour-lanterne, qui représentent les Anges et les Saints. Tous ces fresques et les autres fragments de peinture ont été retrouvés à l’intérieur de l’église à la suite de travaux de restauration. En effet, l’Abbaye fut largement restaurée et décorée à cheval entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle par différents fresques et stucs qui ont modifié la structure romane originale. La façade, rebâtie au XVIIIe siècle est surmontée par un fronton, deux portails fermés en ogive, ouverts seulement dans les lunettes, sont silhouettés aux cotés de l’entrée. Saint Jules, œuvre de Clemente Salsa, un peintre local, est représenté sur la lunette au-dessus du portail principal. Le clocher du XVIIIe siècle se dresse sur le côté gauche: il fut bâti selon la volonté de l’abbé comandataire don Lorenzo Cristiani. La partie la plus intègre du bâtiment reste la zone absidiale extérieure: de précieux arcs suspendus reposent sur des trompillons en brique. Aujourd’hui le complexe de l’Abbaye est le point d’arrivée de plusieurs visiteurs qui retrouvent ici la suggestion encore intacte et la sensation de paix typiques des lieux de culte et de prière de cette époque-là. Chaque année, à la fin de janvier, se renouvelle la traditionnelle « fête de la soupe aux haricots » appel imperdable pour un grand nombre de fidèles et curieux passionnés des bonnes attractions culinaires aussi.